Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
LA LIGNE DES HESPÉRIDES

cette femme avec une surprise mêlée de crainte. Sans doute, c’était encore le même rêve, le même mirage qui l’avait abusé tant de fois…

— Jean !

Il passa la main sur son front. Soudain, ses yeux s’écarquillèrent ; alors, avec une hésitation, une sorte de défiance enfantine, il toucha l’adorable fantôme, s’enhardit jusqu’à lui caresser le bras…

Et tout à coup, il reconnut Valentine qui le regardait de ses yeux brûlants, tout remplis de pardon.

— Toi ! C’est Toi !

Telle était sa fièvre, l’angoisse de sa joie, qu’il pouvait à peine parler.

Elle s’abattit sur sa poitrine et, dans une étreinte passionnée :

— Ah, dit-elle contre ses lèvres, pourquoi as-tu oublié que tu es, que tu seras toujours le plus cher de mes amis !

 

La discrétion me commandait de n’en voir ni ouïr davantage. Aussi m’étais-je