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LES DEUX CROISIÈRES

Je me réjouis de ces pleurs qui débordaient de son âme oppressée et la soulageaient. Je me gardai de refouler cette marée bienfaisante par aucune parole d’ironie ou de vaine consolation ; je comprenais maintenant toute la force de ses regrets, et maudissais la femme qui se jouait ainsi d’une telle douleur.

Cependant le bal avait commencé ; par les lucarnes entr’ouvertes de la lanterne, la musique de danse nous arrivait assourdie, très douce.

Rassuré à présent, je m’apprêtais à redescendre afin de m’excuser auprès de miss Helen qui m’avait promis sa première valse, lorsqu’une blanche apparition s’encadra dans la porte de la dunette. Avant que j’eusse poussé un cri, Valentine s’avançait déjà au milieu de la clarté sidérale et posait sa main sur l’épaule de Reynaud courbé de chagrin :

— Jean !

Il releva lentement la tête et regarda