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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

sieste, étendus sur leurs chaises longues. Mrs Clift lisait une grosse Bible. Quelques dames brodaient. Quant à Lady Rositer, elle jouait une partie de salta avec son orientaliste.

Mr Davidson était un homme de haute compagnie ; il portait allègrement la cinquantaine. À sa mise extrêmement soignée, à la finesse de son linge, à ses cheveux argentés coupés ras, à la virgule mazarine qui cédillait son menton, on ne l’eût jamais pris pour un égyptologue. C’était un savant propre. Il était évident que la grâce de la veuve lui faisait oublier en ce moment tous les papyrus du monde ; la belle dame accueillait d’ailleurs ses hommages avec bienveillance. Ce flirt distingué pouvait-il pas aboutir à un mariage ? J’en étais convaincu et, mes rêves marchant au moins aussi vite que le Dungeness, je me surpris à penser que Mr Davidson serait un beau-père fort agréable.

Mais Mrs Rositer m’ayant aperçu,