Je m’étais figuré que mon ami avait fait une certaine impression sur Mlle Rositer ; je fus assez vite convaincu que la sympathie qu’il inspirait ne pouvait offusquer personne. Cette première remarque me causa grande satisfaction. J’en fis immédiatement une seconde qui ne m’enchanta pas moins ; tous les gentlemen que je voyais réunis autour des tables, frisaient la cinquantaine ; j’étais donc le plus jeune cavalier du bord. Mes trente-cinq ans me débarrassaient de tous mes rivaux ou me donneraient du moins un sérieux avantage dans une aventure sentimentale.
Enfin, les quelques dames que j’avais déjà aperçues le matin, manquaient de jeunesse sinon de cordialité. Sans être aussi ossues et masculines que Mrs Clift, elles n’en étaient pas moins anguleuses, couperosées et très sèches, partant de mince attraction. Certes, Mrs Rositer et sa fille n’avaient nul besoin de laiderons qui les fissent valoir ; elles