miss Helen se séparer enfin de Reynaud. Elle vint à moi :
— Je suis vaincue, dit-elle, mais je vous battrai tout à l’heure…
— Ah, fis-je en riant, comme j’aurais voulu succomber à vos côtés !
Elle rougit et parut légèrement troublée à cet aveu banal, mais que j’avais peut-être débité avec plus de chaleur et d’émotion que n’en comporte un simple compliment ; puis, tendant sa jolie main :
— Oui, vous êtes très généreux. M. Reynaud nous a déjà dit que vous étiez un good fellow. Pardonnez mon acharnement, voulez-vous ?
Et elle s’échappa me laissant sous le charme de sa voix mélodieuse.
Cependant le pont était désert et Reynaud demeurait songeur, appuyé au bastingage. Cette attitude byronienne m’irrita. Je m’avisai tout à coup que notre flirteur m’avait finement raillé auprès de miss Rositer et décrit sans doute comme une de ces « bonnes pâtes »