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LES DEUX CROISIÈRES

rence et respirant sans doute avec délices les brises salubres de l’Océan. Mais, bientôt, elle redressa la taille, donna les signes d’une agitation manifeste ; je ne doutai plus qu’elle n’eût aperçu le manège galant de Reynaud.

Pour la première fois sans doute, et malheureusement sans le savoir, mon heureux ami excitait la jalousie de sa maîtresse ! Il eût été assez naturel de me réjouir de sa revanche et je crois bien qu’en toute autre circonstance cela m’aurait beaucoup amusé. Mais en ce moment point du tout : je fus avec Valentine ; je comprenais son douloureux étonnement et compatissais de tout cœur à l’amertume, à la fureur de ses pensées.

Reynaud manquait de tact envers son ancien désespoir : il n’avait pas le droit, après tant de larmes, d’oublier tout à coup un amour qui, comme il le donnait à entendre, s’était pour jamais mêlé à sa vie. Le devoir lui commandait de rester