J’ai signé mon engagement au commissariat maritime, et je retourne au port, quand au détour d’une rue je m’entends héler.
Quatre jeunes gens sautent d’un tramway, accourent vers moi. Ce sont de chers amis, venus tout exprès à Anvers pour m’embarquer.
Leur vue m’attendrit, et puis je frissonne.
C’est donc vrai que je pars !
Pourtant, dans ma peine, j’éprouve un gros soulagement. C’est bien, ce qu’ils ont fait là ; eux, au moins, ne veulent pas que je m’en aille comme le plus abandonné des pauvres diables…
Je les conduis, marchant vite, parlant peu, très préoccupé à l’idée qu’il faut encore pourvoir à mon équipement.
De nouveau, le soleil a disparu sous d’affreux nuages et la pluie tombe dru avec un bruit de friture.
Enfin, nous arrivons au port. À présent les hangars sont envahis par la