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LES DEUX CROISIÈRES

dit, voyant sans doute ma figure pâle et mon air étrange :

— Nous avons du bon café tout chaud. Buvez une jatte, ça vous remettra…

En même temps, elle dépose devant moi une grosse tasse fumante.

— À cette époque de l’année, la traversée est toujours bonne, assure-t-elle fermement. Mon amoureux est sur la mer. C’est son sixième voyage ! Le Pennland est un bon bateau, savez-vous !

Vrai, je n’ai pas peur ; j’eusse accompli le voyage sur la caravelle de Colomb ! Mais elle est si affectueuse la bonne fille, elle a un air si naïvement convaincu d’avoir deviné mes secrètes transes, que je m’écrie :

— Oh ! tant mieux. Mademoiselle !

Et je parais soulagé d’une grosse inquiétude.