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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

prolongeais ma rêverie sans me soucier de rejoindre Reynaud qui m’attendait, bien sûr, pour m’accabler de reproches et maudire cette Mrs Clift que j’avais lâchée sur lui.

En ce moment, je vis sortir le capitaine de sa cabine ; il escalada vivement l’escalier de la passerelle et lança quelques ordres brefs. Aussitôt, du bateau gerba une longue fusée dont les étoiles multicolores retombèrent lentement et s’éteignirent dans la nuit.

Pourquoi ce signal ?

Je courus à bâbord. Tout à coup un puissant rayon enveloppa le paquebot pour se projeter ensuite derrière nous sur l’horizon. 

Nous doublions la pointe espagnole ; c’était le feu électrique du cap Finisterre qui nous frappait de son glaive magique à plus de six milles de distance.

Je demeurais comme en extase, attendant le retour du jet lumineux, quand un suave parfum de violette vagua autour