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LES DEUX CROISIÈRES

maritime, je ne m’engagerai pas, je ne signerai rien du tout.

Je suis libre encore. Ma voiture attend à quelques pas… Si je retournais à la gare !

Je m’élance… J’ouvre la portière de la guimbarde.

Soudain, le soleil rayonne de nouveau.

— Un moment ! dis-je au cocher qui déjà ramasse ses guides.

Je reste indécis ; et dans la lumière flamboyante j’écoute le joyeux glottement des gouttes claires, pareilles à des brillants, qui tombent du toit des hangars dans les rigoles. Des femmes jolies passent près de moi, se retroussent en riant pour enjamber les mares.

À présent tout me semble radieux comme le changement à vue d’une féerie.

L’angoisse me quitte.

Toute ma résolution me revient froide, forte comme aux premiers jours ; je me sens honteux de ma défaillance.