Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.
130
LES DEUX CROISIÈRES

d’une cinquantaine d’années ; haute taille, cheveux blonds hirsutes, épaisse barbe rousse et des yeux bleus, plus bleus de briller dans une face hâlée et derrière un pince-nez d’or.

— Enchanté, doctor, répondis-je en échangeant un shake-hand et déclinant mes noms et profession.

Nous causâmes. Je dis que je connaissais le Golfe pour l’avoir traversé bien des fois sur de simples cargoboats qui se rendaient de Cardiff à Bilbao. Mais j’avouai que je ne l’avais jamais vu dans une telle fureur.

— Hé, fit mon homme avec philosophie, cela vaut peut-être mieux que le brouillard. Le diable, c’est que, malgré ses deux hélices, le Dungeness avance à peine dans cette écume. Ah vrai, c’est une tempête ! Regardez-moi ça !

Mais il était difficile de rien voir au travers des glaces sans cesse délavées par les vagues qui s’y abattaient en même