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LES DEUX CROISIÈRES

où je soufflai quelques minutes, assis sur mon séant. Enfin, toujours rampant, je gagnai le tea-room où je me redressai pour tomber aussitôt dans un fauteuil, qui, étant à pivot par malheur, m’obligea à tourner et à « détourner » comme un derviche.

Il n’y a peut-être pas de position plus incommode pour prendre une tasse de thé. Le barman m’en fit la remarque et m’invita poliment à me rapprocher de son comptoir. Mais cela lui était plus facile à demander qu’à obtenir. Il me fallut déployer toute une tactique, échanger d’abord mon fauteuil rotatif contre un siège fixe. Je profitai d’une secousse qui m’envoya rouler sur une banquette ; là, solidement arc-bouté, impavide au milieu de l’épouvantable fracas des vagues qui s’écroulaient au-dessus de ma tête, j’étudiai les diverses cadences du bateau afin de choisir un moment propice à la manœuvre que je méditais.