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LES DEUX CROISIÈRES

bientôt l’essor de mon imagination et m’obligèrent à retomber dans le réel. Mon havane s’était éteint dans l’âcre humidité qui envahissait peu à peu le fumoir. Je bus un whisky and soda, non par goût, mais comme un cordial préventif, et regagnai notre cabine où j’eus la satisfaction de constater que mon camarade reposait profondément.

J’escaladai mon tiroir posé au-dessus du sien et m’endormis à mon tour en dépit des craquements ininterrompus et des chocs violents qui faisaient trembler le bateau dans tous ses membres, à croire qu’il allait tantôt se disloquer et s’émietter au milieu du noir océan.