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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

bien qu’il se crût guéri, il souhaita de ne revoir jamais son ancienne amie.

Mais, quelque soin qu’il mît à la fuir, il la rencontrait parfois soudainement au détour d’une rue et son cœur battait alors à grands coups.

« L’absence diminue les passions médiocres et augmente les grandes, comme le vent qui éteint les bougies et qui allume le feu. » Son cœur reflamba de nouveau.

Pour Valentine, elle n’éprouvait aucune émotion à l’aspect de son ancien amant ; elle passait près de lui, très indifférente et très calme comme une dame de grand lieu et de haute dignité. Et lui, il savait ses nouvelles aventures ; il savait qu’en ce moment même elle volait à quelque rendez-vous.

Accablé de tristesse, il tâchait au moins de se persuader qu’elle était indigne d’un amour comme le sien. Vaine consolation qu’emportait aussitôt l’évocation de ses ardents baisers.