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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

garçonnière en compagnie d’un officier de la garnison.

Le coup fut atroce.

Le lendemain, sans rien révéler à Valentine de ce qu’il avait vu, il lui annonçait son départ pour un long voyage.

— Je sais bien, dit-il, qu’une part de votre cœur est à moi. Mais, je vous ennuie et je vous gêne par les violences d’un amour jaloux. Laissez-moi donc vous délivrer de moi, tandis que, loin de vous, j’essaierai de me faire accroire que l’on peut vous oublier…

Elle le plaisanta d’abord, persuadée qu’il la voulait éprouver. Mais quand elle eut compris que rien ne le pourrait détourner de son projet, elle en fut au fond très sincèrement attristée. Car elle l’aimait en somme ; et puis sa jalousie lui donnait des remords voluptueux dans les bras des autres, avivant la saveur de l’amour comme un piment.

Donc, il s’embarqua pour l’Amérique