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LES CADETS DU BRABANT

Toutefois, on se fût singulièrement trompé en supposant que les deux chefs de parti entretenaient la lutte et donnaient le mot d’ordre. Non, ils ne voulaient pas être des leaders ; ils se désintéressaient à présent des radotages, des médisances et de toutes les sottises que l’on débitait en leur nom, après avoir vainement essayé de calmer une effervescence qui, somme toute, amusait la foule.

La noblesse de leur esprit les sauvait d’ailleurs du dénigrement, des futiles commérages où se complaisent les petites gens. Ils ne s’aimaient plus, ils étaient devenus incompatibles en courant la même carrière, mais ils se taisaient l’un contre l’autre. Ils furent dignes dans leur brouillerie et montrèrent que « les liens de l’amitié sont encore respectables même après qu’ils sont rompus ».