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LES CADETS DU BRABANT

Mozart. Et tout le monde, saisi d’émotion aux accents de cette prière large et fervente, s’inclinait en se signant avec humilité. Jamais personne n’avait encore entendu un si beau cantique exécuté avec tant de correction et de style.

C’était une révélation. Rampelbergh lui-même en demeurait bouche bée ; et là-bas, dans la pénombre propice, Emma de Myttenaere oubliait maintenant de pincer Platbrood l’Africain, et les yeux chargés de langueur, pâmait sa tête décoiffée sur l’épaule du jeune homme, enchanté tout le premier d’une musique qui faisait la pudeur si lasse et lui livrait de belles lèvres sans défense.

Mais le plus heureux de tous, c’était Joseph Kaekebroeck dont l’âme vibrait de joie et de reconnaissance, en pensant à sa brave petite