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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Puis, saisie d’un scrupule :

— Tango… Tango… Oui, mais non, ça je ne connais pas !

Comme il faisait un vrai temps de carnaval, tourmenté de vent et de pluie, un taxi les transporta jusqu’au théâtre.

Les formalités du vestiaire accomplies, ils gravirent le grand escalier d’honneur et pénétrèrent dans la salle par le praticable ajusté au balcon d’où coulait une cascade d’habits noirs, de pierrettes et de polichinelles…

Il était minuit ; déjà, une foule énorme et bariolée tournait, sautait, se trémoussait dans la buée pulvérulente, aux accords d’un orchestre plein de vigueur.

Étourdies, les deux femmes serraient le bras de leurs maris qui souriaient des regards effarés qu’elles lançaient par les yeux du loup noir.

— Pas me lâcher, sais-tu ! tremblait la petite voix de Thérèse.

Tandis que Mme Kaekebroek, moins vaillante qu’au cabaret, suppliait Joseph de ne l’abandonner sous quelque prétexte que ce fût :

— On ne saurait plus se retrouver dans cette cohue et alors on serait propre !

Ils les poussèrent dans la fournaise, au milieu d’une grosse valse, dans l’intention de danser. Mais la compression était telle qu’ils durent y