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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

s’y fût trompé peut-être ! En attendant, il n’y aurait pas eu assez de mains pour les asticoter aux bons endroits et les noircir de pinçons sympathiques.

— Allons, vous avez toutes deux beaucoup trop d’avantages, conclut galamment Joseph ; mais, rassurez-vous, on vous défendra de son mieux…

— Oui, enchérit Ferdinand, nous serons un peu là, comme on dit, avec une abondante provision de swings et d’uppercuts !

Toutes ces fanfaronnades, dont les deux femmes ne savaient au juste ce qu’il fallait en prendre, les entretenaient dans un vague malaise qui gâtait un peu leur plaisir. Il était temps que le champagne vînt réconforter leur courage. Adolphine se sentit soudain une grande bravoure, au point de défier d’avance les entreprises des plus audacieux arlequins. Aussi, quand Joseph proposa de mener simplement ces dames là-haut, au « point de vue », afin d’échapper à tout danger de rapt ou de turlupinades, se récria-t-elle avec indignation :

— Non, non, ça est bon pour les poltronnes ! Moi, je dois une fois voir ce que c’est… Et puis, je veux danser !

Aussitôt, Ferdinand :

— Je m’inscris, chère amie, pour votre premier tango !

— Ça va ! dit-elle.