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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

jusqu’à quel point il est prudent de conduire ces dames dans le plein bal… D’audacieux apaches sont bien capables de nous les enlever pour s’en faire des mômes !

— Eh bien, ça je voudrais une fois voir ! déclarait Adolphine sans être rassurée plus que cela.

Puis, résolue, la fourchette en bataille :

— Le premier qui ose seulement me toucher, n’est-ce pas, eh bien, je lui flanque une bonne lappe qu’il saura d’où le vent vient !

— Bien rugi, Lucrèce ! faisait Joseph ; mais tu provoques en même temps une bagarre indescriptible et nous sommes tous emmenés au bloc !

— Vraiment, interrogeait Thérèse d’une petite voix craintive, ça va jusque-là ? On ne montre pas plus d’égards envers les dames ?

— Que veux-tu, continuait l’imperturbable Ferdinand, dans des endroits pareils, au milieu des bas instincts déchaînés, les dames ne sont plus des dames : elles deviennent des femmes, c’est-à-dire des proies !

— Oui, mais ça je n’aime pas ! s’écriait Mme Kaekebroeck.

Et, dans un éclair :

— Oeie, on aurait dû se déguiser en garçon, nous autres !

Alors, Joseph et Ferdinand éclatèrent de rire. Non, mais voyez-vous cette grande gaillarde et cette petite boulotte en travesti ! Tout le monde