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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Oh toi, tu es celui que j’aime au-dessus de tout !

Cependant, juillet était venu et le jury tenait ses assises.

Hippolyte, qui voulait en finir tout de suite, avait « permuté » avec son ami Lauwers, dont le nom était sorti le premier de l’urne. L’esprit ailleurs, les idées dispersées et confuses, il répondit mal et fut reçu quand même, mais sans honneur. Pour lui, qui avait subi avec tant de succès les deux épreuves précédentes, c’était une manière d’échec. Mais que lui importait ! Contre l’attente des siens, il n’éprouvait aucune déception. Son amour était au-dessus de son amour-propre.

Le lendemain, comme son amie le félicitait tendrement :

— Oh, je t’en prie, dit-il, laissons cela. Entre nous, mon examen a été détestable. Je méritais d’être « recalé », comme nous disions à Louis-le-Grand. On a tenu compte de mes bonnes notes et de mes grades antérieurs. Vraiment, ces messieurs ont été bien aimables !

— Oh, c’est de ma faute ! s’écria-t-elle avec un vrai chagrin. C’est moi qui t’ai empêché de mieux réussir. Je bouleverse ta vie. Pardonne-moi. Je partirai !

— Veux-tu te taire ! fit-il avec véhémence.

Et l’enveloppant de ses bras :