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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

pelouse, font valoir leur musculeuse nudité aux jeux du pancrace.

Parfois aussi, lorsque le promeneur solitaire gravit le monticule qui domine la rue Lambermont, il lui arrive de surprendre, au faîte boisé de la colline, deux êtres tendrement enlacés, à moins qu’ils ne se querellent, derrière le groupe voltigeant de Psyché emportée par Éros…

Car nul endroit ne semble plus propice aux « menus suffraiges » des jouvenceaux si ce n’est aux explications orageuses des amants plus rassis. Le hasard seul en trouble le délicieux mystère ; c’est un bosquet d’Amathonte où le gardien du square, plus tolérant que le garde-champêtre de Fragonard, fait scrupule de montrer à l’improviste son malencontreux uniforme d’invalide…

Or, un soir de mai, alors que le soleil dorait l’Institut et répandait sur les verdures nouvelles un suave émail rose, il arriva qu’Hippolyte, égaré dans ces parages, franchit les grilles du beau jardin. Il ne se rappelait pas y avoir jamais pénétré, même au temps de son enfance. Il le découvrait, en quelque sorte, pour la première fois et goûta profondément le charme, l’élégance de cet enclos solitaire.

Quelle retraite délicieuse pour étudier au frais les matières arides de l’examen ! Aussi, l’époque