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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Or, un beau matin, comme il revenait de l’Université, il dit à sa mère sans autre préambule :

— Ah, tu sais, maman, le jeune « Français » viendra dîner samedi à la maison…

— Tiens, fit Mme Lauwers stupéfaite, je croyais que vous ne vous entendiez pas tous les deux !

— Oh ! c’est fini, maintenant, répondit le jeune homme. Hippolyte Platbrood est un très gentil garçon. Nous sommes camarades…

— À la bonne heure ! s’exclama la grosse dame toute réjouie, ton ami sera le bienvenu.

Et c’est ainsi que, le samedi suivant, Hippolyte avait fait d’emblée la conquête du « quai ».

Comme les jeunes gens avaient décidé de revoir ensemble les matières de l’examen, ils prirent l’habitude de se rendre tour à tour l’un chez l’autre à la satisfaction mutuelle de leurs parents qui, sans se connaître encore, s’estimaient depuis longtemps de réputation. Bientôt, il n’y eut plus de gala au quai de Mariemont ou rue des Chartreux sans qu’on y rencontrât les deux amis.

Ils étaient devenus inséparables. Bien que leurs natures fussent opposées en beaucoup de choses, ils s’entendaient à merveille, intéressés d’ailleurs par leurs goûts différents et trouvant