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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

fertile en idées pratiques et qui méritait sa réputation dans le monde du bâtiment. Avec cela gai, généreux, plein d’élan à rendre service et, la journée finie, sachant déposer les soucis du métier pour se consacrer à sa famille et à ses amis.

Sa fille Suzanne lui ressemblait beaucoup au physique et au moral ; elle était grande, bien qu’elle eût dix-sept ans à peine, et promettait d’être fort jolie. Une superbe chevelure hardiment relevée, posait sur sa tête charmante un casque blond aux reflets mordorés. Rieuse à belles dents, bien pourvue de bonté et de tendresse, elle faisait l’adoration de son père pour qui chacun de ses retours d’Angleterre, où elle complétait son éducation, valait une fête carillonnée. Aussi, aspirait-il à la voir rentrer « au quai » définitivement pour aider sa mère dans la tenue du ménage et remplir les gracieux devoirs incombant à la « demoiselle de la maison ».

Par contre, son fils Michel lui donnait moins de satisfaction, quoiqu’il ne méconnût point ses précieuses qualités ; mais le caractère violent du garçon, son goût pour la flânerie n’étaient pas sans lui causer beaucoup d’inquiétudes.

À la suite d’échecs successifs, il n’avait pu s’empêcher d’adresser au jeune étudiant quelques remontrances bien senties que celui-ci n’avait point acceptées sans dépit ; aussi se dressait-il depuis lors entre le père et le fils une certaine barrière de mauvaise humeur dont l’affectueuse politique de Mme Lauwers ne parve-