mauvais goût. Platbrood avait eu raison d’empêcher ce jeu stupide et de vouloir rétablir le silence dans la chambrée. N’est-ce pas qu’il disait vrai ? Tous les camarades pouvaient en témoigner…
L’officier semblait convaincu :
— C’est bon, dit-il, vous êtes un assez mauvais soldat mais…
Il n’acheva pas sa pensée et poursuivit :
— Puisque c’est ainsi, vous serez seul puni…
Cependant Hippolyte demeurait violemment étonné, et dans son âme charmante, montait une grosse émotion :
— Mon lieutenant, intervint-il tout à coup, ne l’écoutez pas. Il exagère sa faute. Moi aussi, j’ai peut-être eu tort… Soyez indulgent…
L’officier, surpris et peut-être ému de cette lutte chevaleresque entre deux ennemis :
— Nous verrons, dit-il. En attendant, il faut un exemple. J’en suis fâché, soldat Lauwers, mais vous passerez la nuit au cachot. Caporal, emmenez cet homme !
Alors, comme son adversaire passait devant lui, Hippolyte tendit ses deux mains. Mais le soldat hésitait à les prendre, se sentant indigne :
— Pardon de toutes mes méchancetés, dit-il avec une naïve contrition.
— Allons donc ! encouragea Hippolyte.
Et soudain, les jeunes gens plongèrent dans les bras l’un de l’autre.
Ils venaient enfin de se comprendre. Leur rivalité, leur sourde défensive, tout le mauvais