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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Ah mais non ! Ça ne va pas se passer comme ça !

Il leva le poing ; mais déjà Hippolyte avait saisi la main de son adversaire et, d’une brusque torsion, étendait ce dernier sur le sol. C’était une parade soudaine, un coup de jiu-jitsu où il y avait plus d’adresse que de force.

Lauwers gisait encore tout étourdi de sa chute quand la porte de la chambrée s’ouvrit et parut un officier :

— Comment, on boxe ici ! Soldat Platbrood, je vous inflige huit jours de salle de police. Descendez sur-le-champ !

Sans rien répliquer, Hippolyte avait fait le salut militaire et se dirigeait vers la porte quand Lauwers se releva d’un bond et courut au devant du chef :

— Pardon, mon lieutenant, s’écria-t-il au milieu de la surprise générale, c’est moi qui ai provoqué Platbrood. Je suis seul coupable…

— Que m’importe, déclara sèchement l’officier, je n’entre pas dans ces considérations-là…

— Permettez que j’insiste, mon lieutenant. Laissez-moi vous expliquer…

— Eh bien ? consentit le jeune officier qui n’était pas inexorable.

Alors, avec une franchise, une sincérité complète, Lauwers rapporta l’affaire en détail sans se ménager le moins du monde et en dégageant la responsabilité de son compagnon. C’est lui qui, sottement, avait bousculé le petit soldat endormi pour lui faire subir une brimade de