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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

le Fransquillon ? Si vous vous mêliez un peu de vos affaires…

— Précisément, repartit Hippolyte avec calme, ceci me regarde. Encore une fois, je vous en prie, laissez ce garçon…

— Hé, Monsieur, vous êtes le pion du dortoir !

— Cela vaut mieux que d’en être le bourreau !

Lauwers ricana :

— Et si je ne consens pas à vous… obéir ?

— Alors, on essayera de vous y contraindre…

— On essayera… Oh ! l’expression est prudente. On essayera, et comment donc, s’il vous plaît ?

Il avait abandonné le petit soldat et carrait sa robuste poitrine en face du mince et élégant Platbrood sur lequel il dardait une figure vultueuse tout empourprée de rage contenue.

C’était un moment décisif. Ils sentaient tous deux que la minute était arrivée où la force des muscles allait, comme toujours, trancher le différend et décider de leur prééminence l’un sur l’autre.

Autour d’eux, les copains s’étaient redressés sur leurs lits et suivaient, anxieux, les phases de la querelle tandis que le petit soldat, cause involontaire de l’incident, se cachait sous ses couvertures.

— Allons, dit Hippolyte avec sang-froid, vous avez lâché prise. C’est tout ce que je demandais. Bonsoir !

Une fureur s’empara de Lauwers :