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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Où qu’il est ? interrogea la gamine d’un air parfaitement calme.

— Cherche bien et tu trouveras…

Yvonne sourit :

— Hein, tu veux me faire une petite farce ?

— Non, non, cherche je te dis !

Alors, les deux mains derrière le dos, la fillette s’avança sur la pointe des pieds à travers la chambre. Elle souleva bravement les rideaux, fureta dans les coins, s’étendit même à plat ventre pour regarder sous le grand canapé. Mais, comme elle se redressait, elle demeura stupéfaite en apercevant un grand soldat au milieu de la pièce.

— Ah, ah, dit Thérèse, te voilà un peu attrapée maintenant !

La fillette n’en croyait pas ses yeux ; elle hésitait à reconnaître Hippolyte sous l’uniforme. Alors le jeune homme contrefaisant une grosse voix :

— Oui, c’est moi, dit-il, je suis venu en gendarme pour prendre une méchante petite fille qui bat les petits garçons…

Cette fois, Yvonne était fixée :

— Mon petit parrain !

Et elle se jeta sur lui, sautant aussi haut qu’elle pouvait afin qu’il la prît dans ses bras.

Hippolyte ne douta pas que son effet ne fût manqué : il ne résista pas davantage et, soulevant la gamine, il la pressa tendrement contre sa belle tunique. Impossible de lui faire un bout de morale tant elle l’accablait de questions :