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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Il écrivait fébrilement. La plume s’échappa de ses doigts. D’un bond, il fut debout, s’élança vers la bien-aimée :

— Thérèse !

Il n’en croyait pas son bonheur, demeurait comme en extase, ébloui par l’éclat de sa beauté épanouie, par la flamme de ses yeux, par cette averse noire qui ruisselait sur ses épaules…

Alors, dans une emphase joyeuse :

— Est-il vrai que voici le rêve de ma jeunesse qui s’accomplit ! Oh, chère femme, chère petite patriote, sois bénie pour ta sublime charité !

Mais elle ne voulait pas qu’il fût incomplètement heureux et, nouant la fraîcheur de ses bras nus autour du cou du jeune amant, étourdie de son propre parfum, à demi pâmée, déjà amoureuse :

— Oh, non, cher méchant garçon, ne crois pas que je fasse l’aumône ! Je t’aime ! Je t’aime ! Je suis à toi… Je me donne de tout mon cœur !