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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Pourquoi, voyons, puisque je remplace ta maman ?

Mais quoi qu’elle fît pour calmer sa fièvre, il ne voulait rien entendre :

— Viens, répétait-il sourdement, viens, Thérèse, puisque tu m’aimes ! Qui sait si je te reverrai jamais !

Elle lui mit sa main sur la bouche :

— Tais-toi, tais-toi ! Est-ce permis d’avoir des idées pareilles !

Mais il s’obstinait dans ses sombres pressentiments :

— Et d’ailleurs, que m’importe de vivre si tu refuses d’être à moi !

Ils étaient entrés dans la maison :

— Allons, dit-elle très pâle, oppressée d’un immense chagrin, c’est le moment de nous séparer… Disons-nous adieu…

— Eh bien oui, adieu… pour toujours !

Ils se regardaient avec un égarement douloureux. Soudain, éperdus de tendresse, ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et leurs bouches se prirent dans un long baiser…