— Il n’y a que les étoiles qui nous regardent… Elles sont curieuses mais si discrètes !
Et il parla de nouveau. Son amour s’exhalait, vibrait en mots tendres, passionnés tandis que, sans plus se débattre, elle laissait son cœur se fondre à cette voix soupirante du désir, que plus aucun scrupule ne pouvait dominer. Et d’ailleurs, l’atmosphère nocturne, saturée d’âcres et troublants parfums, de senteurs charnelles, achevait de les griser tous deux.
— Oh, je ne te crois pas, dit-elle enfin. Oui, tu m’as peut-être aimée ainsi jadis, mais depuis…
Et le nom de Hania, la belle étudiante, lui monta aux lèvres comme un doux reproche.
— Ah, s’écria-t-il, ce n’était qu’un faux amour, qu’un faux bonheur ! Et la preuve c’est qu’il ne me tourmente plus.
— Mais miss Suzy…
Il se recueillit un instant :
— Oui, murmura-t-il, je l’eusse probablement aimée celle-là… Je l’aimais déjà peut-être, mais elle ne m’aimait pas et je ne m’obstine jamais à forcer l’impossible…
— Tu vois bien que je n’étais pas la seule… Oh, ne t’en défends pas, c’est si naturel ! Et puis cela doit être ainsi.
Il voulait la persuader :
— Et si c’était la même femme que j’ai toujours cherchée dans les autres ?
Elle feignit de ne pas comprendre :
— Que veux-tu dire ?