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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— N’est-ce pas, mon parrain, que tu veux bien que je reste… Je ne m’amuse pas avec les autres…

Il comprit qu’il ne s’en débarrasserait pas et que le moment n’était pas encore venu de s’épancher librement avec son amie.

— Viens, dit-il à sa filleule, nous irons faire un petit tour de promenade…

— Ah bien, s’exclama Thérèse, tu en as du courage de te montrer avec une petite fille aussi mal attifée !

— Ma foi, répondit-il gaîment, je n’ai pas à faire le dédaigneux ; mon élégance et ma propreté superficielle sont très contestables…

Il lui fit un gentil sourire et s’éloigna avec sa filleule sous le regard attendri de la jeune femme. Thérèse pensait :

— Le cher garçon ! Le cher garçon qui aime tant les petits !

Et son cœur se gonflait de tendresse.

Il était quatre heures, le moment fashionable en cette saison où le soleil se hâte de plonger dans la mer.

Bien que la prise d’Anvers provoquât depuis quelques jours de nombreux départs vers la Hollande ou l’Angleterre, la plage demeurait animée, couverte de bandes de flâneurs qui se promenaient lentement entre les brise-lames.