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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Mais comme ils commençaient de bavarder, insoucieux de la foule qui se répandait sur la plage à cette heure de la mode, Vonette apparut tout à coup et se précipita sur son parrain dont les genoux semblaient un siège exclusivement réservé à sa petite personne.

Thérèse ne laissait pas d’être vivement contrariée de cette intrusion de la petite : toutefois, voulant donner le change sur ses sentiments :

— Mais Vonette, comme te voilà arrangée ! Si c’est permis ! Tiens, tu es pire qu’une voden en been !

Le jeune homme souriait, amusé de cette expression où il retrouvait sa chère petite bruxelloise :

— Dites avec élégance : « comme une ramasseuse de scramoulles ! »

— Méchant ! fit-elle en lui donnant une pichenette sur le bras.

En même temps elle essayait de rajuster la robe de sa fille, de lui débarbouiller la figure tant bien que mal avec son mouchoir, attentions que Vonette subissait, en barbotant, avec beaucoup de mauvaise grâce.

— Voyons, ne fatigue pas ainsi ton parrain. Il se repose. Et puis, nous sommes en train de causer de choses qui n’intéressent pas du tout les petites filles. Retourne jouer dans le sable…

Mais l’enfant n’obéissait pas et continuait de s’installer sur les genoux du soldat. Elle suppliait :