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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

brusquement, demanda la permission de se retirer.

— Mais, cher garçon, il ne faut pas te gêner pour moi, sais-tu ! Je vois bien que tu n’en peux plus… Va, on aura tout le temps de causer demain…

Et, maternelle :

— Ta chambre est préparée ici à côté. C’était celle d’Adolphine. Comme ça, n’est-ce pas, tu es tout à fait chez toi…

Il lui souhaitait bonsoir et se disposait à sortir de la maison quand elle le retint par le bras :

— Mais non, fit-elle en souriant, tu peux entrer par chez nous. Viens seulement, je vais te montrer…

Ils montèrent jusqu’au premier étage et, sur le palier :

— C’est ici, dit-elle en ouvrant la porte mitoyenne.

En même temps elle tournait le commutateur électrique et la chambre s’éclaira spacieuse, meublée d’un large lit très bas dont la couverture était faite.

Courbé, ivre de fatigue, le soldat eut pourtant un haut-le-corps à l’aspect de cette couche royale, ruisselante de blancheur. Il sembla un moment comme fasciné par tant de confort. Était-ce possible qu’il allait, lui, le misérable troupier, reposer sur ces moelleux matelas ?

— Un lit ! un lit ! s’écriait-il en extase. Mais non, je rêve, c’est un conte de fée !…

Et plein de reconnaissance :