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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Déjà elle se hâtait dans le sable épais. Au pied de l’estran, elle s’arrêta essoufflée et sortit le billet de son corsage pour le relire.

Non, pas d’erreur possible. Alors, soulevée d’un émoi joyeux, elle monta précipitamment l’escalier de la digue et s’enfuit dans la direction de la gare, serrant sur sa poitrine le papier, très précieux, car il portait ces mots :

« Mon régiment arrivé à Lisseweghe. Pouvez-vous me loger ce soir ?

C’était signé : Hippolyte.

La villa des Flots que les Kaekebroeck avaient louée sur la digue était contiguë à celle des Mouettes occupée par les Mosselman. Appartenant à un groupe de trois maisons de même style, construites jadis pour abriter les divers ménages d’une nombreuse famille, elle tenait le milieu du bloc et communiquait avec les deux autres habitations au rez-de-chaussée et aux étages par des portes munies de verrous, donc faciles à condamner s’il arrivait un jour que les parents ne s’entendissent plus très bien entre eux ou qu’on louât chaque villa séparément, à des étrangers.

Dans la hâte du départ et l’espoir d’un retour prochain, Adolphine n’avait remporté avec elle que le nécessaire, laissant le plus gros de son bagage, et notamment le linge, à la garde de ses