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XVIII


C’était la mi-octobre. Jamais l’arrière-saison n’avait été si rayonnante ni si douce. Le soleil s’étalait sur la mer unie tandis que la plage, encore peuplée comme aux mois chauds, retentissait de cris d’enfants, toute gaie, toute blonde sous le beau ciel de Flandre.

Assise devant une cabine, Thérèse cousait, sans perdre de vue ses garçons et ses fillettes qui creusaient le sable près du brise-lames, au milieu d’autres marmots occupés à leurs jeux. Elle était « veuve », selon une expression consacrée, principalement au bord de la mer.

Après de longues hésitations, auxquelles le brusque départ de la petite Mme Kusnick venait enfin de mettre un terme, Ferdinand avait en effet quitté Blankenberghe la veille au soir pour rentrer à Bruxelles, promettant de télégraphier aux étapes et de revenir chercher sa famille la semaine suivante si le voyage lui semblait praticable.

Certes, depuis longtemps Thérèse soupirait après l’heure de faire ses malles ; mais quel que fût son désir de retrouver sa chère rue de Flandre et ses amis, ce n’était pas à la joie ni aux difficultés du retour que la jeune femme songeait