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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

à une excursion qui semblait présenter tant d’obstacles pénibles ; mais son amour fraternel l’avait bientôt emporté sur les appréhensions de la femme. D’ailleurs, elle avait confiance dans la vigueur et l’adresse de son mari : il savait se tirer d’affaire, se débrouiller comme on dit, et réussirait à vaincre toutes les difficultés.

Donc, bien muni de recommandations et de vœux, suffoqué d’embrassades, le voyageur partit le jeudi suivant non sans avoir promis de profiter de la moindre occasion pour envoyer des nouvelles sitôt qu’il serait arrivé à Anvers, son quartier général.

Aussi bien, comme les ordres militaires de la Place obligeaient les habitants à s’enfermer chez eux au coup de huit heures, il aurait sans doute tout loisir de griffonner ses impressions durant les longues heures de captivité à l’hôtel.

Il tint parole. Dès la semaine suivante, ses lettres parvenaient au Rempart-des-Moines, apportées par des messagers mystérieux ; notes de route qui, bien que rédigées d’une plume courante et familière, n’en forment pas moins un document de famille destiné à renseigner véridiquement, un jour, la jeune génération des Kaekebroeck sur la situation du pays et la façon de voyager au début de l’occupation étrangère.

C’est seulement à Wavre-Sainte-Catherine, au lendemain de la bataille de Haecht, que Joseph, après mille encombres, devait retrouver son beau-frère.