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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Hé, dis donc, quand tu auras fini ta cure de repos ! Prends garde de nous trahir avec ta haute taille… En avant !

De nouveau, ils reprirent leur marche rampante à travers les fourrés dans la direction du petit bois qui se trouvait encore éloigné d’une centaine de mètres. Le terrain, très inégal en cet endroit, leur fournissait d’ailleurs de continuels abris pour observer le plateau sur lequel ils n’avançaient plus qu’avec une extrême circonspection.

Comme ils se rapprochaient de la lisière du boqueteau sans rien avoir remarqué de suspect ni dans les choses ni dans les bruits, la sonnerie de ralliement d’un clairon belge retentit tout à coup à leurs oreilles.

Alors ils se redressèrent et, sans défiance, pressant le pas, ils se hâtèrent vers le bois où, bien sûr, un détachement d’avant-garde de l’aile droite signalait un mouvement de l’ennemi.

Mais à ce moment, trois casques à pointe surgirent de la futaie et se ruèrent sur eux, baïonnette au canon, en poussant des cris de bêtes sauvages, tandis qu’un quatrième personnage, sorti en même temps du couvert, et braquant un browning, criait :

— Rendez-vous !

Toute retraite semblait impossible. Cependant, d’un bond désespéré, Hippolyte s’était jeté derrière un buisson de tortillards tandis que son compagnon, après une feinte de fuite, se retour-