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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

tesque et si bonne, dont le sentimentalisme parlait du nez.

Oui, personne qui ne se souvînt de lui. Jusqu’à Justine, la vieille marchande d’oranges et de fruits secs de la place Sainte-Catherine qui n’oubliait jamais de demander des nouvelles du grand garçon qu’elle avait tant gâté lorsqu’il était petit.

En apprenant que les Mosselman se trouvaient encore à Blankenberghe, il ne put réprimer un geste de surprise :

— Au fait, dit-il, ils ont peut-être raison de profiter du beau temps… Il n’y a pas encore de danger immédiat…

Mais une ombre avait passé sur son front. Et comme Joseph venait de prononcer le nom de Lauwers :

— Ah, Michel, dit-il, ça c’est un brave, un « chic type ». vous savez ! Grâce à lui, sous le fort de Boncelles…

À son tour, il allait conter leurs aventures et tous trois le regardaient avec de grands yeux quand il se ravisa brusquement :

— Non, dit-il avec une figure subitement grave et un geste qui semblait vouloir écarter d’affreux souvenirs, non, pas maintenant. On vous dira ça plus tard… oui plus tard. En ce moment, ces vilaines choses sont encore confuses, en désordre dans ma tête… Il faut que tout cela se classe, vous comprenez…

Il y eut un silence anxieux ; mais Adolphine venait d’ouvrir la valise :