Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Oui, s’exclamait Adolphine, ça est tout un bazar !

Le jeune homme souriait :

— Mais non, mais non, je suis habitué… Je deviens un véritable hoplite !

Alors, ils lui racontèrent leur odyssée en grands détails. Que de malchance ! Ah, ça n’avait pas été commode de le dénicher…

— Pauvre chère maman ! interrompait le troupier, la tête câlinement appuyée sur l’épaule de la bonne dame ; tu sais, je ne veux plus que tu te fatigues de la sorte… Jure-moi que tu vas devenir raisonnable…

Gentiment, il la rassurait, la sermonnait avec de tendres paroles :

— Et puis, ne te chagrine donc pas comme ça. Je t’assure que je ne suis pas du tout malheureux. Il me semble même que cette nouvelle vie ne manque pas de charme… D’ailleurs, il ne faut pas toujours penser à moi seul. Est-ce qu’il n’y a pas ce pauvre papa à soigner et tes petits-enfants…

Il s’informait de tout le monde, n’oubliant personne, pas même la bonne Colette, si amusante dans sa cordiale grognonnerie. On lui rapportait les petits faits domestiques de ces derniers quinze jours, la grande sollicitude de tous les amis à son propos, les visites presque quotidiennes de Mme Timmermans qui s’intéressait vivement à lui comme à un fils ; ne le connaissait-elle pas depuis son enfance ? Et il souriait, attendri, en pensant à cette vieille créature, gro-