Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
LE ROMAN D’HIPPOLYTE

canon. Alors, vivement, il obliqua de leur côté dans le dessein de les interroger. Mais ceux-ci, qui venaient de l’apercevoir, firent halte, défiants à l’approche de ce grand gaillard qui accourait dans leur direction.

Deux cents mètres environ les séparaient encore quand l’un des soldats eut un haut-le-corps. Et, telle était la pureté de l’atmosphère que malgré l’énorme distance, Joseph perçut nettement ces paroles :

— Voyons, est-ce que je me trompe ? On dirait mon beau-frère…

Alors, Joseph agita des mains frénétiques, et de toute la force de sa voix :

— Hippolyte ! Hippolyte !

Déjà le soldat dégringolait la pente, bondissait dans les champs avec un bruit de gamelle résonnant sur son sac.

Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre.

— Vite, mon brave, dit Joseph en se détournant pour cacher son émotion. La mère et Adolphine attendent près de la ferme. Regarde, elles sont là-bas…

— Oh ! fit le jeune homme.

Et, reprenant aussitôt sa course, pâle de joie, il bondissait à travers la plaine :

— Maman ! Maman !