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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Oui, appuyait gravement le major, ta mère a raison. Tu devrais t’accorder quelque répit…

Mais ces affectueux conseils ne le persuadaient point non plus que les exhortations de Joseph Kaekebroeck qu’il écoutait pourtant volontiers. Il continuait de « bloquer » dans sa chambre, prenant à peine le temps de boire et de manger, telle une poule qui couve.

Un matin de juillet, il s’habilla avec plus de soin que de coutume, et après avoir bu à la hâte une tasse de café :

— Je sors, dit-il, je vais jusqu’à l’Université. C’est aujourd’hui qu’on tire au sort les places des candidats. Je serai de retour dans une heure.

Or, à midi, il n’était pas encore revenu. La vieille Colette tournait fébrilement autour de la table dressée pour le déjeuner. Mme Platbrood devenait très inquiète.

— Mais où est-ce qu’il peut bien rester ? se lamentait la pauvre femme. Il est si faible… Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé !

Elle le voyait déjà étendu, pantelant, dans une pharmacie.

Le major essayait de la rassurer :

— Bah, il a rencontré des condisciples ; ces jeunes gens bavardent sans doute et oublient l’heure… Attendons encore un peu…

Mais à midi et demi son sang-froid l’abandonna :

— Je sors, dit-il, je vais m’informer…

Soudain, un double et impérieux coup de timbre retentit dans le vestibule. Colette s’était