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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Sur ces entrefaites, Émile Platbrood, qui servait dans la garde civique d’Anvers, était tombé rue des Chartreux, apportant de fraîches nouvelles de son frère qu’il avait pu rencontrer la veille dans les environs de Waremme. On pouvait être rassuré : le « petit », un peu fatigué sans doute, se portait à merveille et ne manquait de rien. D’ailleurs, il n’était pas improbable qu’on accordât un congé aux soldats qui avaient combattu en première ligne, tout au moins qu’on permît à leur famille de les aller voir au cantonnement.

Aussitôt, Joseph avait écrit, intrigué même en haut lieu, pour que son beau-frère obtînt la faveur de venir se reposer quelques jours à Bruxelles, à l’exemple d’un grand nombre de lignards de la compagnie universitaire. Mais toutes ses démarches-échouèrent. On lui répondait qu’Hippolyte n’était pas un éclopé : le jeune homme se montrait plein de vaillance, et puis il ne demandait rien.

Soit, on irait à lui. C’est ainsi que le vendredi 14 août, Joseph annonçait brusquement qu’il partirait l’après-midi pour Louvain, dans l’espoir de retrouver le 9e de ligne cantonné, disait-on, aux alentours de la ville.

Mme Platbrood et Adolphine voulurent à toute force l’accompagner. Il n’y consentit pas sans peine tant il redoutait pour elles les fatigues et les émotions de ce voyage aventureux. Quant au major, on dut le laisser à la maison : il souf-