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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

un joli pavillon tout blanc qui embaumait la brioche et la gaufre…

Le déjeuner fut charmant, tout égayé par le babillage des enfants qu’une superbe omelette au jambon et mille friandises rendaient loquaces ainsi que des perruches. Du reste, les multiples impressions de la petite fille commençaient à se classer ; elle faisait ses remarques, avouait franchement l’antipathie, la défiance que lui inspiraient la plupart des grosses bêtes, tandis qu’elle s’attendrissait au souvenir des jolis daims à la robe mouchetée, pleine de regrets de ne pas s’être sentie assez hardie pour leur donner des touffes d’herbe à brouter comme avait fait tantôt le petit Parisien. Mais elle retournerait leur dire bonjour. Voyant sa bravoure, Hippolyte souriait :

— À la bonne heure. Nous reviendrons un dimanche et tu feras alors une promenade sur un poney ou sur l’éléphant ! Hein, qu’en dis-tu ?

Elle trouva que c’était une bonne idée, enchantée toutefois, en son par dedans, que ce dimanche-là ne fût pas encore arrivé. Elle ne se sentait pas une âme d’amazone, au rebours de René qui, pour avoir été souvent posé sur l’épaisse croupe des chevaux de brasseurs de la rue du Boulet, se figurait qu’il était excellent cavalier et déplorait que les petits pur sang du