Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Pour avertir le machiniste qu’il doit arrêter le train, par exemple quand une dame est malade, qu’elle s’évanouit…

Yvonne réfléchissait :

— Mais si la dame est malade, elle ne peut pas tirer la poignée…

— Bête ! C’est une autre personne qui fait manœuvrer la sonnette.

De nouveau, Yvonne s’absorba pendant une seconde :

— Et si la dame est toute seule dans le wagon quand elle s’évanouit ?

— Dieu que tu es assommante avec tes questions, Vonette ! Si la dame est toute seule…

Le cas l’embarrassait fort ; soudain, retrouvant son humour d’autrefois :

— Apprends d’abord que lorsqu’une dame est toute seule dans un wagon, elle ne s’évanouit jamais ! Ça n’en vaut pas la peine !

Du coup, le vieux monsieur sortit de son journal et fixa sur le jeune homme un regard amusé, tandis que sa femme souriait béatement au ramage de la petite fille. La conversation allait infailliblement s’amorcer quand le train franchit le pont d’un canal et ralentit sa vitesse :

— Oeie, c’est déjà Malines ! s’écria la bonne dame.

Aussitôt, les deux voyageurs s’occupèrent à rassembler leurs petits paquets. Très empressé, Hippolyte se penchait déjà au dehors pour tirer le loqueteau et ouvrir la portière. Le couple