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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Mais oui, dit-elle en s’efforçant d’expliquer un enfantillage, j’avoue que la pluie m’eût beaucoup contrariée. Il y a si longtemps qu’elle empêche nos réunions !

Et brusquant l’entretien :

— Venez, Master Hippoylte, que je vous présente aux amis.

On l’introduisit au milieu d’une compagnie de jeunes gens et de jeunes filles, Anglais pour la plupart, et qui l’accueillirent avec de vigoureux shake hands. Tout de suite, il fut sympathique, principalement aux misses qui se le disputaient déjà comme partenaire. Mais il s’excusa : il était venu seulement en spectateur. Du reste, il n’avait pas apporté sa raquette ; et puis savait-il encore jouer ? Il y avait si longtemps qu’il boudait le jeu.

Par politesse, il s’exprimait en anglais mais avec beaucoup de prudence et une prononciation dont il souriait-lui-même. Mais cela ne déplaisait nullement aux jeunes étrangères qui ne l’en trouvaient, of course, que plus aimable.

— Non, non, fit Miss Suzy en recouvrant toute son assurance, il faut jouer. Et puis, nous voulons connaître la manière de Paris…

Aussitôt, s’emparant de la raquette de son frère, elle la remit au jeune homme qui protestait en vain de sa maladresse et du tort immense qu’il pouvait faire à la bonne réputation de l’école française. Au surplus, il n’était pas habillé pour le tennis : son costume le handicapait beaucoup.