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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Et, avec un air mystérieux :

— Pour le moment, du reste, nous avons mieux à faire… Attends une minute.

Brusquement, il sortit de la pièce et rentra presque aussitôt en tenant sa main droite derrière le dos.

— Eh bien, grand fou, qu’est-ce qui te prend ?

— Tu ne devines pas ?

— Mais non…

— Tu as donc oublié que c’est ta fête ! N’as-tu pas trente-trois ans aujourd’hui !

Elle fit une moue chagrine :

— Oeie, dit-elle d’une voix trainarde, pour me faire savoir que je suis plus vieille d’un an… Non, ça n’est pas nécessaire, sais-tu. Merci bien !

Mais il lui présentait deux superbes roses, l’une encore en bouton, l’autre largement épanouie :

— Voilà, expliqua-t-il en riant, ces deux fleurs, c’est toi ! La première c’est le passé, la seconde — la plus belle, la plus parfumée — c’est le présent !

Elle était tout interdite :

— Oh, soupira-t-elle attendrie jusqu’aux larmes, comme c’est gentil, comme c’est gentil !

Il la pressait sur son cœur :

— Tu me fais penser, dit-il en lui rendant ses baisers, à ce vers d’un vieux poète :

Vous êtes mon seul bien, ma toute et ma première.


Hein, n’est-ce pas charmant ?

— Oui, c’est très joli, mais…