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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Joseph n’y contredisait pas :

— Oui, ils sont intelligents, agréables et même riches… Toutes les qualités. Il est évident qu’Hippolyte, s’il était malin…

Elle eut un cri du cœur :

— Oh, si ça voulait réussir ! Alors on serait enfin tranquille avec lui !

Hé, elle allait un peu vite. Cela demandait réflexion. Il lui confia pourtant qu’il s’était longuement entretenu avec M. Lauwers après le dîner ; l’entrepreneur ne lui avait pas caché la vive sympathie que lui inspirait l’ami de son fils ; il le considérait comme un garçon d’avenir. Mais d’autre part — et sans qu’il eût fait le moindre rapprochement à ce propos — il lui avait laissé entendre que sa fille avait conservé de hautes relations en Angleterre, où elle pouvait désirer se fixer un jour. Une telle séparation lui causerait certes beaucoup de peine mais… Bref, Joseph avait cru comprendre qu’il y avait quelqu’un là-bas, de l’autre côté de la Manche, qui n’était pas tout à fait indifférent à Mlle Suzanne.

— Toutefois, continua-t-il, la conversation que j’ai eue par la suite avec Michel Lauwers laisse supposer que Miss Suzy…

Mais il jugea bon de s’interrompre, bien qu’Adolphine fixât sur lui des yeux violemment interrogateurs.

— Je t’expliquerai cela plus tard, dit-il en se levant.