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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Hippolyte, transfiguré, répondait à sa question de tantôt :

— Non, disaient ses yeux remplis de douces flammes, non, je n’ai plus autant de chagrin, je n’ai même plus de chagrin du tout, si vous le voulez ainsi !

Cependant, les invités venaient de se retirer et déjà Mme Kaekebroeck, en bonne ménagère qui déteste le désordre, s’occupait à quelques rangements sommaires, tandis que Joseph, enfoncé dans un fauteuil, parcourait hâtivement les journaux du soir.

— Hein ça, dit-elle dans le bruit des tasses qu’elle rassemblait sur un plateau, comme Hippolyte a été raisonnable ! Quel changement ! Est-ce que par hasard…

— Ma foi, rien n’est impossible…

Elle frottait le clavier du piano dont quelques touches résonnaient sous la bonne « loque » extraite d’une potiche :

Mlle Lauwers est tout de même très gentille… Hermance aussi la trouve tellement bien !

Elle s’acharnait sur un la bémol, à moins que ce ne fût un sol dièse, où s’était figée une larme de cire.

— Et M. et Mme Lauwers, voilà de braves gens ! Pas faiseurs d’embarras du tout !