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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Stupéfait, rougissant, il se tourmentait d’une réponse et d’une contenance quand Adolphine le tira de peine en se levant de table…

— Quel dommage, dit-elle, qu’on ne sait pas prendre le café dans le jardin !

En effet, bien qu’on fût au commencement de juin, la température avait été fortement rafraîchie par un orage de la veille et les pelouses restaient fort humides. Il fallut donc demeurer dans le salon où l’on vit bientôt apparaître la gentille Hélène et le petit Parisien qui venaient un instant se montrer pour dire bonsoir.

Ils passaient de bras en bras, provoquant de grandes tendresses et de bruyantes exclamations.

Tandis que la fillette, timide et muette, restait accrochée aux genoux de Pauline — qui bien que timide elle-même la sermonnait en disant : « Mais filleke, il ne faut pas être si gênée » — le petit Parisien se promenait à travers la pièce avec une aisance, une désinvolture tout à fait superlatives. Bien droit, solidement campé sur ses jambes, très élégant dans son costume de velours gris, c’était un garçonnet de cinq ans, à la frimousse éveillée ; des yeux extraordinairement brillants et volontaires, des yeux tout neufs, des yeux de cent bougies — comme disait Joseph qui venait de faire placer l’électricité à tous les étages — des sourcils épais qu’il savait